Lise Coquillon
À travers ses poèmes, la poétesse saumuroise Lise Coquillon, née aux Rosiers-sur-Loire, se révèle être une femme de conviction dont le patriotisme porte haut les valeurs de la République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Outre leur qualité littéraire, ces poèmes rédigés entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle contribuent aussi à conserver la mémoire des événements marquants de cette époque, comme la guerre franco-allemande de 1870 ou la première fête nationale du 14 juillet en 1880.
Qui est Lise Coquille ?
Le 15 août 1844, à Saint-Mathurin-sur-Loire, Casimir Coquillon et Louise Turnin mettent au monde une fille, Louise Éléonore, qui deviendra Lise Coquillon, et la petite famille s’installe aux Rosiers.
Casimir Coquillon est appelé à Saumur où plusieurs crues de la Loire ont endommagé les levées, nécessitant de lourds travaux de réparations et de consolidation suite aux crues de 1856. La famille Coquillon quitte alors la maison des Rosiers pour s’installer Saumur. Ils habiteront le faubourg de la Croix-Verte, Vieille levée, puis rue Juive.
Louise s’occupe de ses parents et de ses chats, et commence à affirmer dans ses textes une ardeur patriotique, un féminisme sans aigreur et une passion progressiste.
C’est aux Fontaines que Louise devenue désormais Lise, membre de l’Académie des poètes, écrira les poèmes qui lui vaudront une certaine célébrité et un titre d’officier d’Académie.
Contexte historique et politique
En France, le 19e siècle est marqué par de nombreux bouleversements politiques et une profonde instabilité. Ainsi, Lise Coquillon, née en 1844 sous la Monarchie de Juillet, connut la Seconde République, le Second Empire, la IIIe République, deux révolutions, celle de 1848 et l’insurrection de la Commune de Paris en 1871 et deux guerres, celles de 1870 et de 1914-1918.
Lise Coquillon, profondément marquée par la guerre contre les Prussiens en 1870, écrivit plusieurs poèmes entre 1872 et 1885, s’inscrivant clairement dans le contexte politique et l’élan patriotique de l’après 1870.
Reconnaissance littéraire
Lise Coquillon est restée très discrète sur sa vie personnelle. On sait cependant qu’elle a bénéficié d’une formation classique de bon niveau. Elle a lu et s’est imprégnée des grands auteurs du passé ou contemporains comme Victor Hugo. Le style de ses poèmes et son niveau de culture en témoignent.
Ses vers témoignent surtout de ses préoccupations sociales qui la conduisent à des prises de positions politiques et à se rapprocher de grandes figures politiques de son temps : ainsi, son texte écrit à l’occasion de l’inauguration de la statue de David d’Angers en 1880 est dédié à Edmond Turquet, sous- secrétaire d’État aux Beaux-arts dans le gouvernement de Jules Ferry.
Devenue membre de l’Académie des Poètes en 1878, elle reçut les palmes d’Officier d’Académie en 1881, mention qu’elle ajoutera désormais à son nom en bas de chaque poème édité.
En 1907, âgée de 63 ans, célibataire et sans enfant, elle décida de donner sa fortune au jeune prêtre André-Joseph Penot, nommé vicaire aux Rosiers, pour secourir les nécessiteux. Elle profita aussi d’une adjudication pour agrandir sa propriété et lui en donner l’usufruit, lui promettant le reste de sa propriété à sa mort.
Lise Coquillon ne s’était pas trompée au sujet de la générosité d’André Penot car, à Bagneux, il se fit rapidement remarquer par l’usage de ce qui fut considéré comme une fortune personnelle : il aidait financièrement les plus démunis, organisait des activités de loisirs pour les jeunes et offrait des récompenses pour des concours. Bientôt, il acheta un bâtiment pour en faire un presbytère et un patronage nommé La Gauloise. Puis, il fonda un foyer des jeunes, un cinéma, une salle de spectacle et construisit une école de filles.
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