Les Hauts Quartiers de Saumur
En 1897, le docteur Joseph-Henri Peton (1851-1927), maire de Saumur commande une étude sur le logement dont les résultats sont alarmants : pratiquement 1500 personnes (273 familles) sont en situation de mal-logement. Pire encore, 141 familles de plus de 5 personnes ne vivent que dans une seule pièce, dans des conditions d’hygiène déplorables.
Les communes se lancent alors dans la création de leur Office Public d’Habitations Bon Marché (OPHBM) et celui de Saumur est officiellement créé le 25 avril 1929, sous le mandat du maire Robert Amy (1877-1945).
C’est dans un contexte d’urgence que l’on va construire la première cité-jardin de Saumur.
APRÈS LA GUERRE, LA RECONSTRUCTION
Après la seconde guerre mondiale, la ville de Saumur fait partie des 1 800 communes déclarées sinistrées avec 2 400 immeubles détruits.
Les ménages s’entassent dans le plus grand dénuement dans des locaux réquisitionnés, des baraquements de fortune et dans les caves troglodytiques du quartier de Fenet. Les conditions de vie et d’hygiène y sont épouvantables, aggravées par les pénuries et l’inflation galopante.
Le projet d’aménagement et de reconstruction de la Ville de Saumur est alors confié à l’architecte et urbaniste André Leconte. La décision est prise de reconstruire en premier lieu les infrastructures (ponts, routes, gares) et les bâtiments industriels, en utilisant le béton armé et les procédés de préfabrication promus par le M.R.U.
Vers 1950, le gros du parc industriel est rétabli. Mais trop peu a été fait pour endiguer le flot des mal-logés et des sans-abris toujours plus nombreux avec le retour massif des militaires et les premiers effets du baby-boom.
Premiers lotissements d'après-guerre
Emmanuel Clairefond, maire de Saumur depuis le 18 mai 1945 déplore encore 300 familles à la rue. Il décide de lancer une grande action en faveur du logement, soutenue par trois nouvelles dispositions législatives.
En 1953, les premiers LOGÉCO ou Logements Économiques et Familiaux, sont édifiés sous le nom de lotissement du Clos Pichard.
Les LOGÉCO des Hauts Quartiers n’ont pas suffi à endiguer la crise du logement. Pas plus que les 150 LOPOFA, Logements Populaires et Familiaux de la Cité Laurent- Bonnevay réalisés dans le quartier du Chemin Vert la même année.
En 1960, une nouvelle opération d’urbanisme de grande ampleur est lancée dans les Hauts Quartiers sous le mandat du nouveau maire Lucien Gautier.
L’Office Public des HLM réalise en moins de cinq ans, entre 1960 et 1965, neuf nouveaux bâtiments totalisant plus de 200 logements. Ce sont essentiellement des barres comme celles des rues Marceau et Schuman dessinées par Jean Boisset et sorties de terre entre 1962 et 1964.
LES HAUTS QUARTIERS AUJOURD’HUI
En l’espace de trente ans, entre 1955 et 1985 on a construit plus de logements dans les nouveaux quartiers de Saumur que durant les dix siècles précédents dans la ville ancienne.
À partir des années 1990, il s’agit désormais de repenser et d’inscrire l’habitat social dans des solidarités territoriales plutôt que dans un zonage de catégories de populations et d’activités.
La politique de la ville prend une nouvelle dimension, avec la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Ville qui institue en 2003 le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU).
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