Le logis des Oratoriens

© VAH 2017

L’Oratoire

L’Oratoire n’est pas un ordre religieux mais une société de prêtres catholiques séculiers fondée au 16e siècle en Italie par saint Philippe Néri dans la foulée de la Réforme catholique et transposée en France en 1611 par Pierre de Bérulle (1575-1642), futur cardinal. Il est aussi conseiller et ami de la reine Marie de Médicis, régente du royaume de France depuisl’assassinat d’Henri IV. Les pères de l’Oratoire ont pour principale mission l'éducation et l'enseignement.

En 1614, le jeune roi Louis XIII confie la gestion du pèlerinage de Notre-Dame des Ardilliers aux oratoriens. Ils s’installent à Saumur en 1619, avec l’idée de créer un collège capable de rivaliser avec l’Académie protestante fondée en 1607 par le gouverneur protestant de la ville de Saumur, Philippe Duplessis-Mornay, une académie qui attirait des étudiants théologiens de toute l’Europe.

Le logis des Oratoriens

Le logis des oratoriens est construit en 1620 pour héberger les premiers membres de la communauté, à la place d’une petite maison acquise l’année de leur arrivée (acte du 13 avril 1619) auprès de l’avocat Pierre Durand et de sa femme Marie Champeigné, achat approuvé par le gouverneur de Saumur.

Des éléments du logis antérieur subsistent à l’intérieur dont une ouverture datée de 1603. Cette première habitation des oratoriens est caractéristique des constructions du début du 17e siècle, par sa haute toiture très pentue couverte en ardoises, son escalier en vis intégré à droite, et sa façade en pierres de taille, percée au premier étage de grandes fenêtres moulurées. Elle accueille pendant quelques années les prêtres ainsi que les premiers étudiants.

Avec l’agrandissement de la communauté, le logis s’avère trop petit pour l’activité du collège théologique de l’Oratoire qui ouvre dès 1624. Aussi, la construction d’une grande maison de l’Oratoire est rapidement projetée, à l’est de la chapelle royale Notre-Dame des Ardilliers. Cette vaste construction est réalisée en trois phases, de 1629 à 1643. Cette école de théologie rayonne rapidement et devient le deuxième institut d’enseignement de France après celui de Paris. En 1629, le professeur de l’Académie protestante Moïse Amyraut écrit que le collège de l’Oratoire est « un fort que l’Église romaine oppose à la place d’armes que les protestants ont établie dans cette ville ».

Contact