L’hôtellerie de la Fontaine

Au 17e siècle, l’hôtellerie de la Fontaine était constituée de trois bâtiments d’époques différentes occupant l’espace compris entre les n° 1 et 5 avec, en arrière-cour, jardins et dépendances au pied du coteau. Le plus ancien, situé au 1 place Notre-Dame-des-Ardilliers, correspondant au premier logis des oratoriens, n’avait donc pas été conçu pour occuper unefonction hôtelière. Une fois l’aile nord du couvent achevée en 1631, les oratoriens louèrent leur logis à René Rousseau, marchand hôtelier, qui créa l’hôtellerie de la Fontaine, probablement sous le contrôle des oratoriens.

Entre 1631 et 1635, le petit logis neuf est associé à ce logis, correspondant à deux bâtiments, les 3 et 5 place Notre-Dame-des-Ardilliers. Le n°3 a aujourd’hui disparu. En 1649, les oratoriens passent un marché avec l’architecte Antoine Piochon pour la construction d’un troisième corps de logis qui s’achève en 1651 (7 place N-D-des-Ardilliers).

À partir du 18 , le complexe est loué en deux lots distincts, correspondant l’un à l’ancien logis et l’autre au nouveau. Ce dernier reste d’ailleurs le seul à concerver la fonction d’hôtellerie, indiquant peut-être une baisse de fréquentation du pèlerinage de Notre-Dame-des-Ardilliers. Dès 1727, l’ancien logis des oratoriens est divisé en plusieurs chambres locatives. Le logis neuf est réaménagé au 19e siècle, puis restauré dans les années 1980.

Le logis neuf de la Fontaine (3 et 5 place Notre-Dame-des-Ardilliers) présente un plan caractéristique des hôtelleries de Saumur aux 16 et 17 . Le porche latéral menant à la cour

donnait sur les écuries (formant l’aile en retour ouest sur la cour, détruite dans les années 1980) et le cellier. Sur la façade postérieure se trouve une tour d’escalier reliée à des coursives en bois distribuant individuellement les chambres du deuxième étage, et évitant les couloirs intérieurs. La disposition très originale des fenêtres des chambres, en quinconce sur la façade, a forcé l’architecte à palier à l’absence de plusieurs murs de refend continus du rez-de- chaussée au comble et à multiplier les cheminées et les des conduits de cheminées.

Cette importante hôtellerie accueillit nombre de visiteurs et pèlerins illustres aux 17e et 18e siècles, tous attirés par le renom de la chapelle royale et les miracles survenus en nombre (plus d’une centaine entre 1600 et 1713). Au 19e siècle, le premier logis des oratoriens abrita commerce et habitation. Longtemps en déshérence, le bâtiment inscrit à l’Inventairesupplémentaire des monuments historiques par arrêté ministériel du 10 novembre en 1964 fut réhabilité dans les années 1980.

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