La bataille des Cadets de Saumur

Il y a 80 ans, face à la déferlante allemande, l’ensemble des élèves aspirants des actuelles écoles militaires de Saumur (appelées alors École d’Application de la Cavalerie et du Train) choisissaient de défendre une portion de Loire plutôt que se replier comme l’ordonnaient le haut commandement militaire et le souhaitaient les autorités saumuroises.

C’était le 15 juin 1940, trois jours avant l’appel prononcé par le Général de Gaulle depuis la BBC à Londres, engageant les forces vives à poursuivre le combat contre l’Allemagne.

Les 19 et 20 juin, malgré de faibles moyens et une formation incomplète, ceux que l’on appellera les « Cadets de Saumur » vont se battre avec courage et acharnement sous une pluie d’obus allemands pour défendre le tronçon et les ponts de la Loire entre Gennes et Montsoreau.

Mais le combat est inégal et, le 20 juin 1940, il ne reste que les élèves blessés, repliés dans la ferme d’Aunis à Dampierre-sur-Loire. Ils n’auront d’autre choix que celui de se rendre, avec pour seule consolation, les honneurs admiratifs des Allemands venus les débusquer.

En s’engageant à défendre la France, portés par l’honneur et les valeurs de l’enseignement militaire, en préférant la voie du combat, de la bravoure et du panache à celle du renoncement et du repli résigné, ces jeunes soldats ont à jamais marqué l’histoire de la France et celle de Saumur.

Âgés de presque cent ans, les survivants de ces combats de 1940 se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main et s’éteignent peu à peu au fil des ans, comme naguère les “Poilus” de 14-18.

Aussi, leur sacrifice héroïque et exemplaire doit-il continuer à être dignement rappelé et commémoré afin que chacun puisse en garder un brillant souvenir, exemple pour les générations futures.