Le monument du square Verdun a retrouvé sa terre
C'est une particularité des villages "morts pour la France" et qui n'ont jamais été reconstruits. Une loi leur confère, malgré l'absence d'habitants, une existence administrative et donc un maire, même si celui-ci n'est pas élu directement. C'est le cas Fleury-devant-Douaumont dans la Meuse. Jean-Pierre Laparra achève son premier mandat de maire à Fleury-devant-Douaumont. Particularité : ce maire n'a pas été directement élu, mais désigné par la préfecture de la Meuse. Son village fait en effet partie des villages détruits pendant la Première Guerre mondiale et n'a jamais été reconstruit. S'il y a 100 ans, la commune comptait 422 habitants, aujourd'hui, plus aucun électeur, et pourtant, Fleury-devant-Douaumont bénéficie tout de même d'une existence administrative. Il s'agit d'un statut unique en France régi par une loi du 18 octobre 1919. Le texte prévoit que dans les communes sans habitants et donc sans électeurs, c'est le préfet, en accord avec le Conseil général du département, qui désigne une commission de trois membres qui désigne un maire qui aura la plénitude des fonctions de premier magistrat. Des maires qui sont généralement impliqués dans la défense de la mémoire historique de ces communes puisqu'ils sont chargés d'assurer l'entretien des sites. Fleury-devant-Douaumont bénéficie d'un budget de 22 000 € annuel, utilisés pour tondre l'herbe, réaliser des chemins praticables pour les touristes... "Nous sommes des passeurs d'Histoire" conclut Jean-Pierre Laparra.
Le maire de Fleury-devant-Douaumont ne fera donc pas vraiment campagne pour sa propre succession d'autant que selon lui : "Il n'y a pas de pression particulière. Je pense que je n'ai pas démérité dans le travail qui a été fait jusqu'à présent. S'il n'y a pas de catastrophe, je devrais me succéder et mon équipe également".